Années 1950, alors qu’en France les tickets de rationnement avaient arrêté d’être le seul moyen d’acheter de la nourriture, mon père voulut faire connaissance avec la famille de sa femme résidant à Rome. Il nous y emmena en voiture. Je découvris cette famille, dont je ne me souviens pas des gens, mais de l’appartement qui me paru immense et les sols en marbre qui brillaient ! Mais comme cela devait être l’été tout était sombre pour se protéger du soleil qui tape dans ce sud de l’Italie.
Là, par Enrico le frère cadet de ma grand-mère qui était morte dix ans auparavant, ma mère apprend qu’il a secouru sa mère, sœur d’Enrico, durant les années 1920 à 1930 lorsqu’elle se retrouva abandonnée par son mari, avec trois enfants à charge.
Ma mère n’avait sans doute pas encore réfléchi à la situation de sa mère, Anita, quand elle s’était retrouvée abandonnée par son mari années 1920. Alda, adolescente à ce moment, n’avait pensé qu’à elle-même. Fille ainée elle avait un rôle majeur : aider sa mère dans ses tâches ménagères et d’éducation des plus jeunes, Olga et Giordano. Si bien qu’elle n’alla pas souvent à l’école. Sa mère a du lui paraitre égoïste dans son désespoir de femme abandonnée, alors qu’elle-même était privée de son père et qu’il lui manquait gravement. Anita devait être dans un état de dépression non diagnostiqué et encore moins soignée, peu encline à accomplir ses tâches quotidiennes.
Ma mère fut bouleversée durant plusieurs jours, voire semaines et mois. Elle se le répétait tout haut, prenant les autres à témoins, comme pour s’assurer qu’elle comprenait toutes les répercussions à postériori d’une telle information. Moi, sa fille cadette, en a gardé un souvenir marquant.
Votre commentaire